Il existe déjà de nombreux articles sur le GR 58, mais une expérience de plus est toujours la bienvenue. On vous livre ici tous nos conseils pour réussir ce magnifique trek de huit jours à travers les montagnes du Queyras. Il s’agit d’un massif du département des Haute-Alpes, situé à l’est du gigantesque massif des Écrins.
Queyras – Ceillac
44.669486, 6.777323
112 km – 7750 mètres déniv – 8 jours
Trace GPX Tour du Queyras
Le G.R.58 Tour du Queyras ne présente pas de difficultés majeures, si ce n’est la longueur : le chemin est bien marchant et le balisage est aussi très bien entretenu. Les étapes que nous avons effectuées nous permettaient d’arriver assez tôt aux bivouacs (16h-17h) avec un rythme de marche moyen.
Ce trek a été réalisé en famille à la fin du mois d‘août. Bien que nous soyons toujours en période de vacances, nous étions peu nombreux sur les sentiers. Nous avons croisé un peu plus de monde aux abords des points d’intérêts, notamment aux alentours de la frontière italienne.
Étape 1 : Ceillac – Saint-Véran
Nous sommes partis de Ceillac, une petite station de montagne située aux portes du massif du Queyras. De là, il est facile de trouver les indications du GR : le chemin s’élève d’abord tout doucement direction Nord-Est. La mise en jambe est douce sur les quatre premiers kilomètres, nous attaquons ensuite la grosse partie du dénivelé de la journée jusqu’au Col des Estronques.
Un petit emplacement de bivouac top confort se situe à droite juste avant le Pont du Moulin qui mène au village de Saint-Véran. Aussi, vous trouverez sur place une source et une table de pique-nique.
Étape 2 : Saint-Véran – Refuge Agnel
Pour commencer cette deuxième étape du Tour du Queyras, nous traversons le village de Saint-Véran, la plus haute commune habitée d’Europe, perchée à 2042 mètres d’altitude ! Il est possible de faire un petit ravitaillement d’appoint avec des produits locaux à l’épicerie « La Carroto ». Aussi, de très belles maisons anciennes traditionnelles sont visibles dans le village.
L’apparition du village de Saint-Véran serait due à l’exploitation de la mine de cuivre située à cinq kilomètres de là. Un petit parcours agrémenté de panneaux explicatifs permet donc d’en apprendre un peu plus sur cette ancienne mine.
Non loin de là, le refuge de la Blanche et les lacs Blanchet sont d’après des randonneurs croisés en route, un point incontournable du massif. À défaut de l’avoir su, nous n’avons pas fait le détour. Ensuite, au Col de Chamoussière, le mont Viso doit normalement apparaître en ligne de mire. Malheureusement pour nous, celui-ci fit son timide et resta caché dans les nuages. Nous nous contenterons donc de la vue sur le Pain de Sucre qui culmine à 3208 mètres d’altitude.
La descente vers le refuge Agnel est plutôt brève et nous arrivons rapidement à notre emplacement de bivouac. Celui-ci est situé juste après le refuge, à gauche après la route, au niveau du « refuge Napoléon » qui est en fait une ruine. Le ravitaillement en eau est possible au refuge et pour celles et ceux qui seraient intéressés, il est possible de passer la nuit dans ce grand refuge qui a une capacité d’accueil de 80 personnes.
Étape 3 : Refuge Agnel – La Monta
Pour commencer, nous partons en direction du Pain de Sucre. Le sentier qui mène au sommet n’est pas facile : très raide et très fréquenté, il est parfois difficile de trouver le meilleur chemin parmi la multitude de traces.
Ensuite, il ne reste plus qu’à descendre par le vallon de Bouchouse, un biotope protégé pour sa faune et sa flore particulière. En effet, le climat particulièrement rude du vallon abrite des espèces caractéristiques des zones arctiques !
Enfin, repos bien mérité au camping municipal du Chardonnet : douche chaude, pizza et jus confectionnés à base de produits locaux sont bien appréciés. Petit plus : vous pouvez commander du pain le soir pour le lendemain matin. Il est très certainement possible de bivouaquer avant d’arriver au camping.
Étape 4 : La Monta – Abriès
Nous vous proposons pour ce 4ᵉ jour une variante par la crête de Peyra Plata et la crête de Gilly. Nous descendons ensuite par la station d’Abriès avec la possibilité de prendre le télésiège de Gilly en cas de grosses fatigues. Ouvrez bien les yeux en descendant dans les prairies de la station, car il se pourrait bien que votre repas du soir soit agrémenté de délicieux petits Rosés des Prés.
Pour terminer la journée, le camping vous accueillera au pied du télésiège. Vous y trouverez un sympathique préau aménagé pour faire votre popote du soir avec tout ce qu’il faut pour cuisiner. C’est l’occasion de discuter avec les autres campeurs qui sont bien souvent des randonneurs également. Il est aussi possible de se ravitailler au village dans les petits commerces.
Étape 5 : Abriès – Fonds de Cervières
Il s’agit d’une grosse étape où le dénivelé est important, mais pas d’inquiétude, la beauté des paysages saura vous faire oublier la douleur dans vos mollets ! Le début de journée est plutôt tranquille avec un sentier qui s’élève tout doucement. Deux kilomètres après le hameau abandonné de Malrif, les choses se corsent : le chemin monte alors bien raide jusqu’au lac du Grand Laus.
Les lacs Malrifs sont bien prisés des pécheurs : on y trouve des truites, ombres et saumons. Après le lac, la montée jusqu’au col est impressionnante, mais se fait plutôt rapidement. N’oubliez pas de vous retourner, la vue est époustouflante. Nous redescendons ensuite dans une large vallée jusqu’au joli hameau des Fonts de Cervières, lieu de notre bivouac.
Vous trouverez un sympathique pré pour bivouaquer avec des tables de pique-nique et une fontaine, vous pouvez également choisir de passer la nuit au refuge (capacité d’accueil de 62 places).
Étape 6 : Fonds de Cervières –Arvieux
Pour commencer la journée, nous prenons la direction le Col de Péas par une jolie vallée peuplée de marmottes. Pas de difficulté majeure ce jour-ci à part la fatigue qui commence à se faire ressentir. Petit point d’Histoire : le Col de Péas faisait partie de la ligne de défense fortifiée du Dauphiné : ces lignes de défenses servirent donc pour se protéger des italiens en 1940.
À partir du village de Souliers, nous vous proposons une variante qui passe par le lac de Roue (plutôt semblable à un marais) pour rejoindre le village d’Arvieux. Le lac est entouré de mélèzes, c’est une information qui peut être importante si vous comptez venir randonner à l’automne. Aussi, cette variante est un peu plus courte que la version classique.
Les vallées sont ici plus peuplées : des petits villages et des hameaux sont perchés sur les pentes abruptes des montagnes. Vous avez la possibilité de vous ravitailler à la supérette d’Arvieux et un emplacement de bivouac se situe à la sortie du village à l’ouest, le long du G.R. Variante. Aussi, vous trouverez une table de pique-nique et une fontaine sur place.
Étape 7 : Arvieux – Bramousse
Direction le Col de Furfande en rejoignant le G.R. par la variante. Puis, au col, nous redescendons vers les chalets de Furfande, un site protégé : de grands troupeaux de vaches peuplent les alpages pendant l’été, et cela, depuis le XVᵉ siècle.
Nous descendons ensuite dans la Combe du Queyras, vallée étroite et profonde pour remonter juste en face au village de Bramousse : on aimerait bien tendre ici une tyrolienne ! L’orage nous a permis de gravir les derniers mètres de dénivelé de la journée en quatrième vitesse. Après une semaine de trek les cuissots commencent à être bien entraînés.
Enfin, dernier soir, dernier bivouac, le mauvais temps nous a conduits jusqu’au refuge pour le repas du soir. Vous pouvez planter la tente dans une petite prairie au niveau du hameau Le Serre.
Jour 8 : Bramousse – Ceillac
Dernière journée, plutôt courte. On en profite donc pour faire le plein de nature, d’air frais et de soleil. Ouvrez bien les yeux sur votre chemin si vous voulez ravir vos papilles gustatives : fraises des bois, framboises et myrtilles sont au rendez-vous. Retour à Ceillac sans encombre après huit jours passés dans les merveilleuses montagnes du Queyras.
Non loin d’ici
25,4 km – 1965 m déniv – 10h00
95 km – 6320 m déniv – 7 jours
F – 1780m déniv – 6h00