Au cœur du massif du Soreiller, une pointe acérée en granite tant appréciée des grimpeurs culmine à 3131 mètres d’altitude : la Dibona. Accessible depuis la vallée de la Bérarde située en Isère, il s’agit d’un cirque rocheux exposé au soleil qui offre un très bon rocher.
Oisans – Les Étages
44.937117, 6.256061
11 km – 1200 mètres déniv – 5h30
Originellement, elle est appelée « Pain de Sucre du Soreiller ». Elle doit son nom à Angelo Dibona, un alpiniste autrichien (puis italien) de Cortina d’Ampezzo. Il gravit l’aiguille pour la première fois en 1913 avec Guido Mayer. Il fut l’un des pionniers de l’escalade de difficulté avant la Première Guerre mondiale. Ce fut également l’un des premiers à utiliser des pitons (15 dans sa carrière, aucun à la Dibona). Il déclencha alors de vives polémiques vis-à-vis des alpinistes puristes de l’époque.
Depuis, de nombreux grimpeurs et alpinistes sont venus pour ouvrir d’autres voies. D’autres profitent du site en installant des highlines à plus de 3000 mètres d’altitude. Une multitude de voies sont ouvertes pour ravir tous les styles d’escalade et offrir à chacun des aventuriers une Dibona adaptée à son niveau.
Nous optons pour deux itinéraires bien différents. Une grande voie nommée Marzuka située sur les Tours Rouges de l’Aiguille Orientale du Soreiller et la traversée des aiguilles du Soreiller.
L’approche au refuge
Pour atteindre les sommets, il faudra déjà gravir les 1200 mètres de dénivelé positif pour rejoindre le refuge du Soreiller perché à 2720 mètres d’altitude en partant du hameau Les Étages. Si vous comptez bivouaquer à l’extérieur, il faudra se trouver une petite place quitte à devoir parfois descendre 100 mètres plus bas.
Le chemin pentu vers le refuge suit un torrent. Il dévoile petit à petit les massifs de l’autre côté de la vallée. Inutile de vous charger trop en eau, car l’été, une source coule généreusement à côté du refuge.
La traversée des Aiguilles du Soreiller
Il s’agit d’un parcours d’arêtes d’un kilomètre sur un très bon rocher en granite, qui relie l’Aiguille Occidentale du Soreiller (3208m), l’Aiguille Centrale du Soreiller (3133m), les Clochetons Gunneng (3108m) et enfin l’Aiguille Dibona (3131m). L’intérêt de cette traversée est d’effectuer une course d’alpinisme ludique et peu difficile en termes d’escalade (cotation AD en 4 maximum).
La course est particulièrement adaptée pour se mettre en jambe. La première aiguille permet de prendre ses marques avant de gravir la seconde, dont l’itinéraire ressemble plus à de l’escalade. Au sommet de l’Aiguille Centrale, le paysage se dévoile à perte de vue. Il balaie les contreforts des plateaux du Vercors, les Deux-Alpes, la Meije, la Barre des Écrins, la Grande Aiguille de la Bérarde ou encore les Rouies… Puis la fameuse Dibona est gravie par la voie normale.
Voici pour les intéressés plus de détails sur l’itinéraire et la difficulté.
Grande voie sur l’Aiguille Orientale du Soreiller
Marzuka est une grande voie située sur les Tours Rouges de l’Aiguille Orientale du Soreiller. La voie est composée de 7 longueurs pour une longueur totale de 190m. La cotation est abordable (TD- 6a>5c) avec un équipement complet, mais tout de même très aéré par endroit. Quelques coinceurs mécaniques peuvent donc être utiles.
Les dernières longueurs sont constituées d’un magnifique granite rouge très agréable à grimper. Au vu de l’exposition et de l’altitude, il est conseillé de ne pas partir trop tôt (pour une fois) car la face passe au soleil vers 11h.
Les aiguilles du Soreiller proposent en somme une multitude de possibilités quel que soit votre niveau. En plus de proposer de bons desserts à la crème de marron, le refuge du Soreiller possède une bibliothèque d’ouvrages de montagne sympathiques ainsi que les topos des courses aux alentours. Avant de s’y aventurer, n’hésitez pas à consulter le site du refuge du Soreiller !
Non loin d’ici
Le refuge de l’Aigle et la Meije
F – 1780 m déniv – 6h00
6,9 km – 340 m déniv – 2h45
19 km -1030 m déniv – 7h15