Belle-Île-en-Mer : itinéraire de 4 jours sur le GR340

Belle-Île-en-Mer, cette terre bretonne de caractère où la mer sculpte les côtes et le vent chante dans les ajoncs, mérite une place de choix dans le cœur des amoureux de la randonnée.

Dès les premiers kilomètres, une atmosphère singulière vous enveloppe. Cet écrin du bout de la France vous saisit par sa beauté brute. Les paysages y sont façonnés par la mer et les légendes, entre falaises sauvages, landes dorées et sentiers qui serpentent au rythme des marées.

Que ce soit en camping ou hébergé chez l’habitant ou dans un hôtel confortable, vous pouvez réaliser l’aventure qui vous ressemble, sur un itinéraire de deux, trois ou quatre jours.

La météo à Belle-Île-en-Mer ?

Soumise aux vents de l’Atlantique, Belle-Île-en-Mer connaît une météo changeante et souvent contrastée. Le ciel peut basculer en quelques heures d’un grand bleu lumineux à une brume dense accompagnée de rafales. Les hivers y sont doux, mais humides, tandis que les étés restent tempérés, rafraîchis par la brise marine. Les averses, parfois violentes, mais brèves, laissent place à des lumières spectaculaires qui sculptent les paysages. Ce climat instable fait partie du charme de l’île.

Au mois d’octobre, nous avons eu donc le droit à toutes les saisons, plusieurs fois par jour. Ce fût pour nous l’occasion de découvrir l’authenticité paysagère de cette région. Paradoxalement, le mauvais temps révèle aussi la beauté sauvage de Belle-Île-en-Mer et vivre ces moments, sur place, procure bien des sensations.

Imaginez-vous sous un ciel chargé et entre deux averses, les couleurs des côtes intensifient, les verts des landes deviennent plus profonds, les falaises prennent des teintes d’ocre sombre, et la mer aux nuances bleu-verts, contraste puissamment avec l’écume blanche… vous y êtes ?

L’histoire de Belle-Île-en-Mer

Tout au long de son histoire, Belle-Île-en-Mer a été convoitée et régulièrement pillée par les pirates, qui y voyaient un point de ravitaillement idéal. Dès le XIe siècle, ces incursions provoquent un important dépeuplement. L’île est alors confiée à des moines bénédictins, qui font appel à des colons pour y fonder une première citadelle.

Mais les troubles se poursuivent : ravages, pillages, enlèvements… jusqu’à l’occupation anglaise de 1761 à 1763. À partir de cette date, les attaques deviennent militarisées, alors l’île est fortifiée par Vauban pour devenir un bastion stratégique. Elle attire, au XIXe siècle, réformateurs sociaux et artistes, dont Monet et Sarah Bernhardt, qui y trouvent refuge et inspiration. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Belle-Île-en-Mer est de nouveau occupée, cette fois par les Allemands, qui y construisent une série de bunkers en lien avec le Mur de l’Atlantique.

De cette histoire tourmentée, Belle-Île-en-Mer conserve de nombreux vestiges : fortifications, citadelle, blockhaus… Autant de marques visibles d’un passé mouvementé, parfois utiles encore aujourd’hui pour s’abriter lorsque les éléments se déchaînent.

Recommandations générales pour randonner à Belle-Île-en-Mer

• Ajouter Laurent Voulzy sur son téléphone. (C’est obligatoire, il y a des contrôles de police pour vérifier).
• Les bâtons de marche à pointe sont interdits sur l’ensemble sentier côtier, à Belle-île-en-Mer. Les embouts en caoutchouc sont obligatoires.
• En hors saison, seul le ferry partant de Quiberon vers le Palais effectue la traversée, compter environ 40 euros aller-retour et 45 minutes de traversée.
• Pour se garer à Quiberon, consulter le plan de stationnement de la ville sur le site de la mairie. Il faudra y choisir un parking de stationnement longue durée pour s’y garer 4 jours. (44 euros pour le parking des Îles)
• Le ravitaillement dans les supérettes est uniquement possible dans les villes du Palais, Sauzon, Bangor et à Locmaria. Attention ailleurs que dans les villes, il n’y a pas d’endroits où se ravitailler en eau potable !
• Le bivouac est interdit sur le GR 340 et sur tout le littoral. L’objectif derrière cette interdiction est la préservation de ces espèces sensibles du littoral.
• Le trek étant en pleine nature, il ne comporte aucune poubelle, il est nécessaire d’apporter des petits sacs-poubelles pour ramener ses déchets : notamment le papier toilette.

« La lande à bruyère vagabonde est un milieu naturel uniquement présent à Groix, l’Île-d’Yeu et Belle-Île (80 % de sa surface mondiale étant sur la côte ouest de l’Île). Protégée au niveau européen, cette association végétale, composée de bruyères (vagabonde et cendrée) et d’ajoncs maritimes, abrite de nombreuses espèces et forme un paysage particulier. »

Le conservatoire du littoral

Étape 1 : Le Palais -Locmaria

Cette étape offre une véritable mise en bouche paysagère. On y découvre de superbes plages, et il ne faut pas hésiter à faire quelques détours vers l’océan : les panoramas en valent largement le détour. En été, ce trek devient idéale pour profiter pleinement des joies de la baignade.

Points d’intérêt de l’étape

• Le port du Palais qu’on admire depuis la mer en arrivant en ferry.
• La visite du Palais, avec la citadelle Vauban qui surplombe la ville, les différentes portes de l’enceinte fortifiée.
• La Belle Fontaine Aiguade de Vauban, où il n’est pas possible de prendre de l’eau…
• Pointe de Kerdonis et son phare.
• Les nombreuses plages que l’on rencontre.

Recommandation

• Remplir les gourdes au Palais puis en face de l’église de Locmaria. Il n’y a pas d’eau entre les villes.
• Possibilité d’acheter du gaz pour le réchaud au Palais.

Étape 2 : Locmaria – Bangor

Certaines plages, blotties entre deux avancées rocheuses, font office de ports naturels. Elles offrent un abri précieux face a l’impétuosité de l’océan, notamment lorsque le vent souffle fort sur la côte ouest. Le port de Pouldon en est un exemple remarquable.

Points d’intérêts de l’étape

• Des points de vue dégagés sur les côtes.
• L’église de Locmaria qu’il est possible de visiter.
• Rocher de la pointe de Skeul.

Étape 3 : Bangor – Margorlec

La partie entre l’île de Bangor et Sauzon offre une grande diversité de paysages. Nous n’avons pas eu de chance avec la météo, mais cela n’a rien enlevé à la beauté du parcours.

Points d’intérêts de l’étape

• La Sirène de Belle-Île-en-Mer. Lorsque le Grand Phare (phare de Goulphar) situé à un peu plus d’un kilomètre n’arrivait plus à percer la brume, ce bâtiment produisait un son pour prévenir les navires. Un conduit de 1200 mètres de long le reliant au Grand Phare et enterré à 1 mètre de profondeur contenait l’air comprimé qui était transformé en sirène grâce à la forme de l’arrière de ce bâtiment que nous vous laisserons découvrir ! Elle est désaffectée en 1987, le GPS la rendue obsolète.
• Grand Phare de Kervilahouen. Du haut de ses 92 mètres de granite, sa construction s’achève en 1835. Il possède actuellement une portée de 50 kilomètres et se place donc parmi les plus puissants d’Europe.
• Les Aiguilles du Port Coton sont un paysage emblématique de Belle-Île-en-Mer.
• La plage de Donnant, spot apprécié par les surfeurs et nous comprenons pourquoi.
• Le site de l’Apothicairerie, un plateau de landes à bruyères vagabondes surplombant des falaises calcaires où nichent des oiseaux. Autrefois la quantité de nid faisaient penser à… une apothicairerie !
• La pointe des Poulains.

Recommandations

• Avant de partir de Bangor, veiller à prendre suffisamment d’eau. Il n’y en a plus jusqu’à la 4e étape, le lendemain (passage à Sauzon).
• L’étape se termine dans un spot de bivouac sauvage hors du périmètre du littoral. Il n’est donc pas directement concerné par l’interdiction (ne pas dormir dans les champs des agriculteurs). S’il se trouve interdit pour quelconque raison, il faudra compter 30 minutes de marche supplémentaire pour rejoindre le camping de Sauzon.

Étape 4 : Margorlec – Le Palais

La Pointe des Poulains, à l’extrémité nord-ouest de Belle-Île-en-Mer, séduit par son isolement et son caractère sauvage. C’est ce qui a poussé Sarah Bernhardt à s’y installer dès 1894, en rénovant un ancien fortin où elle revint chaque été pendant plus de trente ans. Comme elle, d’autres ont été attirés par ce lieu à part, marqué par la force des éléments et la sensation d’être au bout du monde.

Points d’intérêts

• Le fort de Sarah Bernhardt surnommée « la Voix d’or » selon Victor Hugo, « la Divine » ou encore « l’impératrice du théâtre » par d’autres. C’est une actrice française née en 1844 et morte en 1923 qui devient la première star internationale. Elle est donc considérée comme l’une des plus importantes actrices françaises du 19e siècle et du début du 20e siècle.
• La Pointe des Poulains et son phare avertissant inlassablement les navires tout au long de la nuit.
• Les plages de Castoul et Port Fouquet.
• Le port de Sauzon qui fait partie des villages préférés des Français.

Recommandations

• Le seul ravitaillement d’eau (et nourriture) de l’étape se trouve à Sauzon, ensuite il faudra attendre le Palais. Pourquoi pas en profiter pour y prendre un en-cas ?
• Il s’agit de l’étape la plus longue du séjour, il est possible de la scinder en deux en campant à Sauzon.

Découvrir d’autres treks