Située à 40km de Ouarzazate, elle fut pour nous une étape sur la route du retour de notre trek dans le Djebel Saghro et la Vallée des roses. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, cette palmeraie est bordée par les montagnes de l’Atlas et parsemée de magnifiques kasbahs.
Nous sommes arrivés de Kaalat M’Gouna en bus et avons établi notre campement dans la palmeraie. Au petit matin, nous sommes partis nous promener vers les différentes kasbahs. Nous avons visité la plus ancienne et importante : la Kasbah Amridil. La visite guidée (10€ pour deux) était très instructive et nous a permis d’y voir un peu plus clair sur ces « châteaux berbères » qui inspirent encore beaucoup l’architecture actuelle au Maroc.
Qu’est ce qu’une kasbah ?
Il s’agit au départ d’une forteresse très haute (3 ou 4 étages) qui permettait aux riches familles de se protéger des autres tribus. On y trouve plusieurs systèmes de défenses semblables à nos châteaux forts comme le mâchicoulis ou les meurtrières. La kasbah est de forme carrée avec quatre tours dans les coins, les murs sont en terre et les plafonds sont en roseau et terre. Les pièces s’articulent par étage avec différentes fonctions : le bétail au rez-de-chaussée, la cuisine, la salle à manger et la nourriture au premier étage, les chambres et la salle de réception au dernier.
Notons l’importance de cette ouverture centrale qui permet d’apporter de la lumière, de ventiler la kasbah tout en laissant s’échapper les fumées de cuisson du pain du premier étage. Lors des jours de pluie, l’eau recueillie au rez de chaussée servait alors directement à abreuver les bêtes. Astucieux !
Les décorations ornant les coins en toiture représentaient la richesse de la famille possédant le bien et était un signe de bienvenue pour les caravaniers. Une chambre close leur étaient réservés au dernier étage qui pouvait être utilisée par les hommes lorsqu’il faisait froid.
Une cinquième petite tour s’est vu greffée sur une façade. Ce sont des toilettes ! Pour pouvoir les utiliser, il faut être une femme et vivre au 17e siècle ! Effectivement il s’agissait d’un espace spécialement construit pour que les femmes n’aient pas à descendre uriner en risquant d’être exposées aux vues de tous. Elles étaient selon notre guide, timides !
Avec la disparition des conflits, les kasbahs sont devenues des signes d’importance et de richesse et ont été construites plus basses avec de grandes ouvertures. Les murs en terre sont très riches en décoration. Par abus de langage le terme s’est étendu à d’autres typologies architecturales.
Une randonnée permet de prendre une photo panoramique de la palmeraie de Skoura. Nous ne l’avons pas trouvée si exceptionnelle bien qu’elle soit proposée par des guides locaux. N’hésitez pas à nous contacter pour obtenir des informations sur cet endroit.
Bonne balade !