entre Solalex et les Diablerets, jolie randonnée itinérante

Quatre jours : c’est le temps que nous avons passé à explorer à pied, l’univers fascinant de deux vallées voisines de Suisse, nichées au cœur des Alpes Vaudoises. Tout commence au pied du Miroir d’Argentine, à Solalex, par une belle journée d’été, et se termine trois jours plus tard sur les hauteurs des Diablerets.

On vous emmène avec nous pour un voyage immersif au cœur de la montagne suisse. Une itinérance qui prend naissance dans une vallée d’alpages chargée d’histoire, et qui s’élève progressivement vers l’univers minéral et saisissant de la haute montagne.

Sommaire

Découvrir la région des Diablerets

Situation et accessibilité

La région de Villars-Les Diablerets se situe dans le canton de Vaud, au cœur des Alpes Vaudoises, à environ 1h30 de route de Genève, 2h00 d’Annecy et 3h00 de Lyon et Grenoble. Facilement accessible en voiture via l’autoroute A9 puis la route cantonale, la région est également desservie par des transports en commun réguliers, aussi bien par les trains (gare à Bex, Gryon, Villars et aux Diablerets) que les bus dont les nombreuses lignes permettent de se rendre partout sur le territoire.

Climat & territoire

La destination est une région montagneuse du canton de Vaud, proche de la vallée du Rhône, offrant des paysages variés : sommets escarpés, forêts denses, alpages verdoyants et villages pittoresques. Le territoire est marqué par la présence du célèbre massif des Diablerets qui attire randonneurs et amateurs de sports d’hiver. Côté climat, la région bénéficie d’un climat alpin avec des étés doux et des hivers froids et enneigés.

Activités à découvrir

Glacier 3000

Le téléphérique de Glacier 3000 nous emmène à près de 3000 mètres d’altitude, à la découverte de paysages de haute montagne des Diablerets. Le paysage y est d’une beauté saisissante : glaciers étincelants, crêtes escarpées et larges vallées se déploient sous nos yeux. Le Peak Walk by Tissot, unique pont au monde suspendu entre deux sommets, permet d’admirer ce décor majestueux dans toute sa splendeur.

Le restaurant Botta, conçu par l’architecte du même nom, offre une vue panoramique sur le glacier. Le cadre exceptionnel est idéal pour une petite pause au soleil ou pour se réchauffer autour d’une boisson chaude lorsque les nuages ont décidé d’être de la partie.

89,00 CHF par personne, ouvert tous les jours de 09h00 à 16h50 (fermeture pour révisions 20.10.2025 au 07.11.2025), achat des billets ici.

Village historique de Taveyanne

Chalets en bois, drapeaux et rideaux rouges typiquement suisses, jardins fleuris, et toiture en tavillons, une technique ancestrale de couverture de toits et de façades présente dans tous les cantons de Suisse. Le village de Taveyanne est remarquable, par les détails présents sur chacune des maisons et les jardins fleuris, on se croirait dans un musée à ciel ouvert, plongés dans l’authenticité de la Suisse.

Accès gratuit.

Le musée des Ormonts

Le musée des Ormonts, installé dans le hameau de Vers‑L’Église, se consacre à la mémoire de la vallée. Au travers d’expositions temporaires, il explore la géologie, le patrimoine bâti, l’économie alpine, la vie quotidienne et les risques naturels de cette région riche en traditions.

Le musée présente actuellement l’exposition “AVALanche”, inaugurée le 23 mars 2024 et prolongée jusqu’au 19 avril 2026. Cette rétrospective explore les quarante dernières années de puissantes avalanches dans la vallée. L’exposition mêle science et mémoire : elle propose une approche pédagogique de la nivologie, de la gestion des risques, des interventions de secours et des dispositifs de protection mis en place. Pour enrichir l’expérience, l’exposition intègre des témoignages audiovisuels d’habitants ayant vécu ces événements, illustrant la résilience locale et les pratiques de prévention adoptées au fil des siècles.

8 CHF par adulte, ouvert du mercredi au dimanche de 13h30 à 17h30 .

Itinéraire : 4 jours de randonnée de Solalex aux Diablerets

Premier jour : Le tour du Miroir d’Argentine

Nous arrivons à Solalex, au creux d’une vallée verdoyante, dominée par une face aussi lisse qu’impressionnante : le Grand Miroir d’Argentine.
Ce lieu chargé d’histoire est grandiose, sur la grande montagne emblématique des Alpes vaudoises nommée « L’Argentine » (2422 m.), cette dalle convexe de 450 mètres de haut (et quasiment de large) semble presque irréelle, elle attire irrésistiblement notre regard.

Cette paroi calcaire est célèbre dans le monde de l’escalade pour sa surface lisse, ses lignes pures et sa surface réfléchissante. Une chose est sûre : nous reviendrons pour l’escalader ! À la lumière du soir, il est dit que cette montagne reflète des nuances argentées saisissantes, ce qui expliquerait d’où provient son nom.

Après un bon café savouré au restaurant du refuge de Solalex, sur la terrasse baignée d’un soleil matinal très agréable, nous empruntons le sentier 121 « Tour du miroir d’Argentine ». Dès le départ, le sentier s’élève et nous offre de beaux points de vue. Au Roc du Châtelet, la pente se fait moins raide, on sort de la forêt et la vue s’ouvre : d’un côté, la dalle lisse de l’Argentine, toujours aussi imposante, et de l’autre les Dents du Midi qui dressent leurs silhouettes à l’horizon.

Le sentier évolue ensuite à travers une vaste vallée paisible, parsemée de gros blocs calcaires épars qui se sont décrochés de la montagne dans un autre temps. Nous parcourons un tronçon commun avec le Tour des Muverans, un itinéraire de 53 kilomètres autour du Grand Muveran dont nous pouvons admirer la face imposante.

Les alpages sont en fleurs : gentianes, silènes, campanules… un véritable jardin d’altitude que le vent fait doucement danser. Mais il faut aussi regarder en l’air ! Deux couples de gypaètes barbus occupent ces lieux… mais malheureusement, nous ne les croiserons pas cette fois-ci. En contrebas, nous découvrons le charmant refuge Giacomini, avec ses murs de pierre brute et ses volets rouge vif, posé là comme un repère immobile face à l’immensité du décor.

Les bonnes adresses à Solalex

Le restaurant du refuge de Solalex propose une cuisine délicieuse avec du fait maison et permet de profiter des très jolies couleurs de fin de journée. Nous avons opté pour une fondue moitié-moitié aux lardons et aux échalotes, très agréable avec le petit air frais d’altitude. Ce n’est pas pour rien que leur fondue est championne du monde 2023-2024 !

Il est possible de dormir au refuge ou en van sur le parking à l’entrée de la vallée mais si vous souhaitez un peu plus de confort, on vous conseille l’hôtel du Miroir d’Argentine. Toute la décoration a été pensée autour du monde de l’escalade : les tableaux sont des esquisses de piolets, le nom des chambres reprend le nom des grandes-voies du Miroir et le porte-papier toilette est un mousqueton associé à un bout de corde accroché par un spit d’escalade vissé dans le carrelage.

Jour 2 : En route vers les Diablerets

Après une douce nuit et un copieux petit-déjeuner à l’hôtel du Miroir d’Argentine, nous parcourons nos premiers mètres de montée. L’air encore frais accompagne le soleil timide du début de journée. Le Miroir d’Argentine est encore à l’ombre. Nous nous engageons sur ce chemin, lacets après lacets, dans une belle forêt qui nous offre rapidement de généreuses poignées de fraises des bois sucrées. Soudain, en sortie de virage, une relance aura raison de l’un de nos bâtons. A t-il cédé sous le poids de la fondue lardons échalotes et de cette tarte à l’abricot délicieusement cuisinés la veille par le restaurant du refuge de Solalex ?

On le regrettera ce deuxième bâton. Surtout pour fuir les vaches nous poursuivant -en courant et meuglant- sur le sentier en pleine montée. Il faut dire qu’une rumeur court : un taureau féroce se serait échappé de son enclos dans les environs et n’aurait jamais été retrouvé. Bref, nous continuons les efforts de cette magnifique journée et nous arrivons par les hauteurs jusqu’au magnifique village suisse de Taveyanne.

Puis nous mettons le cap vers les Pyramides de Gypse. C’est une roche tendre et blanchâtre formée par l’évaporation d’anciennes eaux salées. Facilement érodée, elle façonne des paysages fragiles aux formes étonnantes, comme des crêtes, des cheminées ou des cavités. On redescend jusqu’au village des Diablerets puis nous continuons notre chemin jusqu’au hameau Vers-l’Église. Après une longue journée de marche, nous sommes heureux de découvrir la magnifique Auberge de l’Ours où nous allons passer la nuit.

Mais avant de parler du savoureux repas, un tour au musée des Ormonts s’impose. Car c’est un territoire de montagne qui a beaucoup souffert et est toujours mis a l’épreuve par ces phénomènes. Les histoires y sont saisissantes.

La bonne adresse à Vers-l’Église, un hameau des Diablerets

L’Auberge de l’Ours, située sur la place du hameau de Vers‑L’Église, est une auberge authentique construite dès 1833 et rénovée avec soin en 2001. Son charme traditionnel nous a séduit ainsi que la cuisine bistronomique du restaurant proposant des plats locaux et spécialités revisitées, le tout servi dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Un grand merci à Angélique qui nous aura offert un accueil que l’on n’est pas prêt d’oublier grâce à sa bonne humeur et ses bons conseils.

Jour 3 et 4 : Une nuit au refuge de Pierredar, proche des Diablerets

Nous nous réveillons à l’Auberge de l’Ours. Le succulent dîner et le petit-déjeuner très copieux nous permettent de partir affronter la montée tant redoutée qui mène au refuge de Pierredar : 1200 mètres de dénivelé positif pour nous plonger dans un monde minéral. Si le point d’arrivée se mérite, l’ascension fait partie intégrante de ce voyage. Forêts, ruisseaux, alpages, la vallée s’ouvre petit à petit et offre un véritable spectacle.

La crainte d’un orage laisse place à des percées lumineuses dans ce panorama de montagne. C’est maintenant l’heure de manger l’énorme sandwich qu’Angélique (de l’Auberge de l’Ours) nous a préparé. Alors on se régale, et on repart d’une traite jusqu’au refuge, avec, il faut le dire, une montée finale qui se fait quand même bien sentir !

Arrivés là-haut, tout change. Nous arrivons dans un univers de haute montagne avec d’un côté l’imposant sommet de Glacier 3000, et de l’autre un glacier bleuté. Les rideaux de pluie au loin, la base dentelée et sombre des cumulo nimbus rendent cet endroit encore plus solennel. Mais heureusement, cela ne dure pas bien longtemps et nous profitons ensuite d’un généreux bain de soleil sur les bancs du refuge.

Après une soirée conviviale à jouer aux jeux de société et une nuit (presque) confortable dans le dortoir à bas-flancs, le réveil se fait avec un fond sonore de vent et de pluie. Nous nous extirpons de notre sac à viande et descendons à pas de velours dans la salle à manger où Benoit et Charlotte, les gardiens, sont déjà à l’œuvre. Il faut dire que la Tresse (brioche suisse) que Charlotte à faite la veille nous mettait déjà l’eau à la bouche.

Le couple qui s’occupe de l’accueil au refuge de Pierredar cette semaine met un point d’honneur sur la qualité de l’accueil qu’ils délivrent à leurs hôtes montagnards. Le pain et la brioche sont faits sur place dans un four à bois et la confiture est faite avec les fruits de leur jardin.

La pluie cesse assez vite et il est déjà temps de partir. Le chemin du retour, le sentier du Drudy, nous est conseillé par Augustin, l’un des jeunes enfants des gardiens, il connait très bien l’endroit. Si ce chemin est légèrement plus long, il est aussi plus impressionnant puisqu’il évolue la plupart du temps entre deux grandes parois rocheuses, protégé par des sections câblées. Ce matin nous sommes heureux de découvrir un autre itinéraire pour la descente qui nous offre un autre point de vue sur ce cirque rocheux. Il mène au col du Pillon, au pied du téléphérique Glacier 3000.

Nous avons croisé, pour la première fois de notre vie, les fameuses salamandres noires qui sont très présentes en suisse. Il y en avait près d’une centaine sur l’ensemble du chemin !

Conseils pratiques pour randonner dans les Alpes Vaudoises

Balisage

Les sentiers des Alpes suisses sont particulièrement bien balisés. De nombreux petits panneaux jaunes sont disposés aux endroits stratégiques afin d’indiquer les différentes directions aux randonneurs ainsi que les temps de marche approximatifs. Le code couleur est par contre différent de nos sentiers français. Les sentiers jaunes correspondent au niveau facile, les indications blanc-rouge-blanc correspondent aux itinéraires de montagne et les marques blanc-bleu-blanc indiquent les itinéraires de randonnée alpine.

Cartes et applications

La Suisse est un pays particulièrement bien cartographié. Il existe différentes éditions de cartes papier : les cartes nationales au 1/25000 (numéro 1285 pour la région des Diablerets), les cartes d’excursions officielles au 1/33000 (numéro 3317T) ou encore les cartes Kümmerly & Frey 1/40000 (numéro 39 et 40). Concernant les applications de cartographie, SwissTopo et SwissMobile sont les plus préconisées.

Matériel

Pour randonner en montagne, nous vous conseillons de toujours emporter du matériel fiable et de qualité afin de pouvoir aborder les différents types de situations en toute sérénité. Il est nécessaire de toujours avoir quelques indispensables dans son sac à dos : une veste chaude ou une doudoune, une veste imperméable, une lampe frontale et de quoi se protéger du soleil. Les bâtons de randonnée sont aussi vivement recommandés !

Bus

Les transports en commun sont particulièrement bien développés en Suisse. C’est un véritable atout dans l’organisation d’un séjour ou d’une randonnée à la montagne. Il n’est donc pas obligatoire de réaliser une boucle, nous pouvons facilement imaginer des itinéraires qui nous mènent d’un point A à un point B.

Liens utiles

Article rédigé dans le cadre d’une collaboration commerciale avec Alpes Vaudoises & My Vaud

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