Le sentier mythique du GR20, un itinéraire défiguré ?

Le GR20, un sentier mythique tant par la beauté de ses paysages que par sa difficulté, éprouve les randonneurs depuis plus de cinquante ans. Il a construit sa renommée petit à petit jusqu’à devenir l’un des sentiers de Grande Randonnée les plus ardus d’Europe. Il a vécu les exploits sportifs en étant parcouru par les meilleurs athlètes du monde, et a connu la tragédie de la catastrophe du 10 juin 2015.

Aujourd’hui, il est plus que jamais victime de son succès, accueillant plus de 30 000 randonneurs par an, désirant découvrir, se connecter, apprécier mais surtout se confronter à la montagne Corse. 10 ans, c’est le temps qui sépare mes deux passages sur le GR20. En comparant mes deux expériences, je me demande quelle est la recette pour saccager un tracé si mythique ?

L’objectif du GR20 à sa conception, et son évolution

Historiquement le GR20, aussi nommé Fra li monti, est le fruit d’une volonté politique et visionnaire dans les années 1970, dans un contexte de mutation profonde de la Corse. Avant la conception de ce tracé, l’intérieur des terres était principalement le domaine des bergers et des bêtes. L’activité économique insulaire se concentrait fortement autour du littoral. Le territoire de la montagne était en déclin et la désertification rurale bien marquée. Il fallait donc donner un nouveau souffle à ce territoire.

Jean Loiseau, un architecte passionné de nature publie en 1952 un recueil d’itinéraires contenant une grande partie du tracé actuel. Lors de la création du parc naturel régional de Corse (PNRC) dans les années 1970, ce travail est relancé. Il est repris par un amoureux de la Corse, l’alpiniste et ancien amiral Michel Fabrikant, qui parfait et termine cet itinéraire dans les années 1972. Il se sert des sentiers ancestraux utilisés par les bergers et les bêtes lors de la transhumance pour concevoir ce tracé. Ce GR parcourt alors l’intérieur des terres corses et relie les sommets majeurs.

L’objectif du projet était de lutter contre la désertification du centre de la Corse, promouvoir un développement touristique durable à l’intérieur des terres tout en valorisant et en préservant le patrimoine montagnard de la Corse.

Un défi sportif

Aujourd’hui, le GR20 est devenu un défi sportif à relever. Il faut dire que la sensibilisation et l’information environnementale pour la préservation du patrimoine montagnard corse tient en un seul panneau explicatif situé entre Prati et Usciolu et quelques affiches jaunies des années 1980 placardées dans ces refuges miteux. Lorsqu’on rencontre quelqu’un, la seule question en bouche n’est pas de savoir si l’on a vu le Mouflon Corse ou l’Altore mais si on le fait en 7 jours ou en 10.

Le tracé est devenu le rituel du sportif, l’étape indispensable du passage à l’âge adulte du bon randonneur. Faire le GR20, c’est tester ses capacités sur le sentier le plus dur d’Europe. C’est du « quoiqu’il en coûte » pour se classer parmi les sportifs. Pour ce faire, on se demanderait même s’il est intéressant de regarder les paysages, puisque certains marchent en majeure partie la nuit pour le réaliser en 5 jours. Pensez tout de même à saluer l’exploit !

Le problème de la surfréquentation du GR20

Depuis, le sentier de grande randonnée de Corse est victime de son succès. Le GR20 souffre d’une surfréquentation et des problématiques qui sont directement liées. Le PNRC investit régulièrement dans la gestion des déchets, pour préserver et lutter contre la détérioration des espaces liée à la surfréquentation, la gestion du risque en montagne mais surtout pour le développement économique « ultra local ». Pour en savoir plus sur les missions du PNRC, voici un compte rendu de 2017 qui mentionne ses missions.

Aujourd’hui, la surfréquentation sur ce tracé mythique a un impact sur l’expérience vécue des personnes le parcourant, mais surtout sur l’environnement. Les installations sont exploitées à leur sur-maximum, accueillant parfois jusqu’à 200 personnes dans le refuge et sur le site autour (en 2023). La capacité est estimée à 40 personnes en dortoir grand max.

Les ressources en eau potable diminuent et peuvent s’assécher prématurément en période estivale, ce qui n’empêche pas d’avoir une belle file d’attente devant les douches. Le piétinement constant des nouveaux marcheurs menace la biodiversité et contribue à l’érosion des sols. J’aborde plus bas la problématique de la gestion des déchets et du traitement des eaux.

Le parcours a été maintes fois modifié pour répondre à ces problématiques. Face à l’augmentation de la fréquentation du GR20, l’itinéraire dépérit et perd petit à petit de sa richesse. Plusieurs portions de ce tracé mythique imaginé par Jean Loiseau et Michel Fabrikant disparaissent. Le drame du 10 juin 2015 a été l’élément déclencheur pour faire évoluer ce tracé dans le nord bien qu’il était déjà modifié en partie avant cela.

Aujourd’hui les géologues ont tranché, plus de cirque de la solitude, nous passerons désormais par le Monte Cinto et par la station du Haut-Asco. Si la modification de l’itinéraire au niveau du cirque de la solitude est réalisée pour le contrôle des risques liés à la montagne, à quel besoin répondent ces autres changements ?

Les changements de tracés

En 2014, un an avant le drame, le tracé ne passait pas par le Monte Cinto. Pourtant, il redescendait bien à la Station du Haut-Asco par la descente cassante de la Muvrella. Esquivant ainsi un tracé remarquable sur les crêtes, et incitant tous les randonneurs à réaliser un détour énergétique, plus coûteux en dénivelé positif, négatif et en kilomètres. La magnifique portion sur les crêtes était donc déjà mise aux oubliettes, mais maintenant cela n’a plus d’importance car ce parcours menait au cirque de la solitude.

Un autre détour curieux. Le fade tracé qui mène au refuge de Maltalza qui oblige les randonneurs à passer par cette bergerie (photo de 2014). Nous sommes détournés vers un passage appauvrissant l’étape, au lieu d’emprunter une passerelle himalayenne similaire la passerelle de la Spasimata (située aux abords du refuge de Carozzu). Un passage qui était autrefois marqué par une beauté et une diversité remarquable. On était joliment guidés vers l’ascension du monte Incudine.

Il s’agit aujourd’hui d’un paysage réservé à des trekkeurs renseignés, puisque ce passage originel n’existe même plus sur les topo en 2025 ! Et pour ce faire, les marquages ont été effacés, et la passerelle a même été détériorée empêchant physiquement le passage sur l’ancien tracé pour être détourné vers cette bergerie. À noter, elle n’est même pas un refuge associé au Parc Naturel Régional de Corse.

D’autres changements mineurs sont à dénoncer, comme ce détour juste après le lac de Nino en allant vers le refuge de Manganu (au niveau de la Bergerie des Inzecche) réalisé pour passer à une buvette. Un crochet grotesque totalement inutile pour celui qui ne souhaite pas consommer, guidé par des panneaux mentionnant « merci de respecter l’environnement ». Inciter à ne pas sortir du tracé pour ne pas abîmer l’environnement alors qu’on y réalise encore du brûlage.

Le brûlage

Si le brûlage des déchets pourrait être acceptable à condition qu’il soit bien réalisé, le brûlage de végétaux lui est impensable dans un milieu protégé.
On peut aussi se demander comment on arrive à loger 150 personnes autour de certains refuges aux espaces extérieurs si limités par la nature. Quelle est la solution si les espaces sont limités autour des refuges ? Pas le brûlage, si ? Et bien, si, cela pourrait être le cas. Autour du refuge de Prati, bien loin de toute bergerie nous avons constaté un brûlage dont la seule utilité serait d’augmenter la capacité d’accueil des tentes.

Nous avons aussi croisé de nombreux brûlages « contrôlés » autour des refuges et des bergeries. Il s’agit d’une technique d’écobuage ancestrale qui permet d’entretenir les pâturages en régénérant la végétation pour le bétail. C’est aussi un moyen de lutter contre l’embroussaillement. Cependant, dans le Parc Naturel Régional de Corse, c’est interdit.

Les bons comportement GR20

La gestion des déchets sur le GR20

Vert, bleu, jaune. Le tri sélectif est arrivé sur le GR20 il y a quelques années. Les déchets sont emportés une fois tous les dix jours à dos de mulet, et à la fin de la saison en hélicoptère. Mais certains autres déchets sont jetés dans les torrents à proximité des refuges ou brûlés directement sur place en fin de saison.

C’est bien dommage, puisque des dizaines de milliers d’euros ont été alloués à certains refuges du GR20 par les intercommunalités pour mettre en place des systèmes de tri sélectif. Plusieurs projets pour la gestion des déchets ont été mis en place, parfois même par des financements participatifs. On se retrouve à parcourir le GR20 en fin de saison avec une multitude de déchets brûlés (plastiques, conserves…) et laissés à même le sol, à quelques mètres de coins sensibles (comme la partie du cours d’eau protégée sous le refuge d’Asinao).

L’accueil des gardiens

Concernant l’accueil dans les refuges du GR20, on peut déjà se renseigner sur les avis, qui sont une mine d’information assez riche. Bien sûr, on peut imaginer que les mauvais randonneurs se donnent toujours rendez-vous sur le GR20, et qu’il est normal de laisser les personnes dehors sous la tempête s’ils n’ont payé que la tente…

Ensuite, il faut le vivre. Rencontrer des personnes qui racontent s’être fait refuser les WC d’un gîte sous une envie pressante de grosse com’ car ils n’ont pas payé la nuitée. (Préservation de l’environnement…) Entendre qu’un gardien décide de ne pas aider une personne en difficulté majeure au-dessus de son refuge, une fois la nuit tombée (« elle dormira très bien dehors »).

Se faire refuser personnellement une nuit dans un refuge dans une nuit de tempête, (devoir d’assistance, impératif de sécurité du gardien ?) avec comme seule raison qu’il nous manque 6 euros pour deux par rapport à un prix majoré (multiplié par deux par rapport aux prix du parc). Et bien sûr, impossible de payer en différé, en Paylib ou de laisser une carte d’identité, tout en cash mesdames et messieurs !

Une fois qu’on a compris que la valeur d’un randonneur du GR20 réside uniquement dans le contenu de son portefeuille, on se demande où est passé l’esprit de la montagne ? Le GR20 est-il devenu une vulgaire machine a fric à l’image des parcs d’attractions ?

La pullulation des aménagements autour des refuges du GR20

Fini le joli refuge de Pietra Piana seul face à l’immensité du paysage, avec sa forme quasiment archétypale. Fini la bergerie en pierre de Ciottulu di i Mori, seule, au pied des grands sommets ayant marqué l’histoire de l’alpinisme corse. Aujourd’hui, on découvre quasiment à tous les refuges la pullulation des constructions et des aménagements. Conteneurs maritimes, fosses sceptiques abandonnées, aménagements pour les éviers et cabanes en bois viennent s’agglutiner auprès de chaque construction qui créaient l’âme de cette aventure. Cela devient un véritable bidonville ! Ces photos ont été prises hors saison.

Devons-nous laisser pulluler des constructions telles des verrues autour de bâtiments qui ont marqué l’histoire du GR20 ? Ne devrions-nous pas penser à protéger nos montagnes et le patrimoine corse ? C’était pourtant le rôle et la volonté du Parc Naturel Régional de Corse lors de la création de ce tracé…

La pertinente question du quota

La création d’un quota pour pallier à toutes ces problématiques semble couler de source. La question se pose maintenant depuis plusieurs années et semble avoir du mal à voir le jour. Nous espérons alors effectivement que cela sera mis en place si cela permet à la nature d’être préservée. Seulement, la question est de savoir sous quelle forme ce quota verra-t-il le jour ? En espérant très naïvement que cela soit gratuit…

Si notre expérience vous intéresse et que vous souhaitez malgré tout découvrir le tracé originel du GR20 et la beauté de ces paysages, je vous invite à nous suivre sur Instagram.

Vous pouvez aussi consulter les treks que nous avons déjà réalisés, ou trouver des randonnées à faire proche de chez vous.

Découvrir la Corse

9 réflexions sur “Le sentier mythique du GR20, un itinéraire défiguré ?”

  1. Bonjour
    Nous avons fait la partie nord fin juin début juillet, ce n était pas là cohue mais en suivant le groupe nous avons vu que le nombre augmentait crescendo. Effectivement il serait judicieux d opter pour un quota il y a beaucoup d endroits où c est déjà pratiqué afin de préserver la nature c est une bonne idée. Nous avons été choqué par la mise en place des toilettes sèches qui laissent une odeur nauséabonde, du coup les personnes font leur besoin partout. Au abord des refuges beaucoup de déchets éparpillés, des montagnes de bouteilles de gaz. L accueil chaleureux des personnes qui s occupent des gîtes n est pas toujours au rdv. Effectivement il faut rapidement encadrer cette mitique randonnée sinon les paysages finiront par se dégrader c est bien dommage, la nature est si belle. De plus on ne peut pas dire que ce soit accessible pour tout le monde vu les prix pratiqués. Un autre point le sentier est très bien balisé mais pas sécurisé dans les endroits où il mériterait de l être, si je compare aux gorges du verrons qui est également très fréquenté il y a des échelles, des points d appui sans la roche et des cordes pour s accrocher. Sur le GR 20 il y a beaucoup d endroits qui mériteraient d être plus sécurisé. Voilà pour mon point de vue mais je suppose que des personnes bien pensantes se penchent sur les problématiques et vont essayer d y remédier.

    1. Merci pour votre message. On peut effectivement dire, en restant poli, qu’il reste du travail à réaliser par le PNRC.
      Je n’ai personnellement pas vu tout ce que vous décrivez là, malheureusement (ou non d’ailleurs).
      Il est vrai que les WC secs nécessitent un bon dimensionnement à la base et un entretien à défaut. Le « débit » des 30.000 randonneurs
      annuels ne doit pas permettre un bon fonctionnement. C’est donc encore une fois un pansement appliqué sur une jambe de bois.
      Dans les Alpes, il y a aussi ces problématiques d’odeurs (notamment dans les refuges sur-fréquentés, tel que sur le tour du Mont Blanc)… je ne connais pas encore d’endroit qui propose à l’heure actuelle une solution convenable…

  2. Bonjour, pas d’accord juste sur un point, le passage par la bergerie de l’inzecche a côté du lac de ninu vaut largement d’y passer du temps. Endroit magique, produits de la ferme , source , sanitaires très propres , même les personnes qui n’ont pas consommé ont pu se ravitailler en eau et ont tout de même été très bien accueilli par ces jeunes bergers.
    Merci pour cet article

    1. Il existe une multitude d’endroits, à proximité du GR20, qui méritent qu’on y passe du temps sans qu’on ait forcément besoin de modifier son tracé. Les pozzines du val d’èse par exemple. A mon avis on pouvait passer 100 mètres plus bas et faire un détour à la bergerie si le cœur nous en disait…
      Si on autorise une déviance, il y en aura d’autres, et on va se retrouver à rejoindre Corti par la route car la boulangerie du cours Paoli voudra aussi vendre plus de pain !

  3. Venaruzzo Silviana

    Découvert la Corse et ses Montagnes en 1972( lacs mélo,gloria gorges de la restonica) j’y suis retournée souvent ( sentier mare a mare etc…)pour enfin m’attaquer au GR début 2000 en autonomie,et en 2fois 6 jours .
    j’ai connu la passerelle ,le cirque de la solitude et le tracé de départ, peu de refuges,…bivouac et repas ( portions pesées pour chaque jour,peu de conserves pour éviter les déchets) complétées par les bergeries ou autres….encore peu de monde,nous prenions notre temps,les sacs étaient lourds mais quel émerveillement devant tant de beauté….ce temps est révolu, victime de son succès ,de la course à la performance, et le filon de la rentabilité… bien dommage….

  4. Joëlle Théolas

    Fait en 2013, rencontre avec des gardiens sympa mais j’ai constaté la présence de nombreux randonneurs peu solidaires (même au sein de leur groupe : cheville tordue ? elle n’a qu’à se débrouiller…), des randonneurs exisageants dans les refuges : le menu ne correspondait pas à ce qui était affiché et j’en passe…
    Pour moi très belle expérience !

    https://www.altituderando.com/GR-R-20-Nord-Calenzana-Vizzavona
    https://www.altituderando.com/GR-R-20-Sud-de-Vizzavona-a-Conca-7-jours

    1. merci, et effectivement ça doit bien agacer ce genre de comportements… malheureusement tous les randonneurs n’ont pas l’esprit montagne qui s’acquiert avec le temps et les rencontres… et puis dans l’épreuve, on dit que les masques tombent et les caractères se révèlent. C’est pas toujours facile, mais je pense que c’est au gardien de s’adapter ! Lui, normalement, il fait ce métier car il aime l’humain. S’il ne les aimait pas, il aurait dû faire berger !

      Pour l’anecdote, nous aussi, sur ce tracé, nous avons trouvé beaucoup de néophytes. Notamment des d’jeuns, sous l’influence d’Inoxtag (ils avaient la gourde airup) qui avaient choisi le GR20 comme toute première randonnée ! Ils doublaient le premier jour. On les a trouvé blancs, perdus dans le torrent en amont de Carozzu, ils avaient loupés les traces et n’avaient comme nourriture que des pains au chocolat !

      Alors s’il en ont 20 par jours des comme eux, ça peut effectivement faire monter la tension…

  5. Bonjour à tous,
    Ergo pour vos témoignages.
    Je fais partie de l’équipe qui a participé à la création du Parc de Corse . j’ai été le premier gardien de refuge, du parc en 1973 et en 1975. J’ai très bien connu. Michel Fabricant qui avait organisé le premier tracé et balisage de Vizzavona à la forêt de Bonifato (en 1969)en passant par par la passerelle de Spasimata , qui fut une des premières passerelles, construite dans les années 1972. Je partage totalement votre avis :le passage par le lac de la muvrella et la crête du Strancciaccone jusqu’au cirque de la solitude n’a rien à voir avec le tracé actuel redescendant sur la Station d’asco. De même que la descente du col de la Punta Minuta vers les bergeries de Ballone (ces bergeries sont défigurées).
    à cette époque, nous n’avions pas le droit de faire du commerce dans les refuges. ´Nous assurions uniquement la prestation d’accueil et de nuitées pour le compte du Parc naturel régional de Corse.
    Les seules refuges existant étaient ceux de PIETRa piana , de Campiglione(situé entre la bergerie de l’inzecca et de Vaccaja ) et dans le sud, le refuge de l’Asinao… Les seuls randonneurs qui fréquentaient la montagne étaient des locaux et des montagnards passionnés. Respectueux de nos sites .
    les premiers guides du Parc étaient animés par une volonté farouche de servir la Montagne Corse ainsi que sa façade maritime par la création de la réserve de Scandola .a l’époque le parc ne disposait pas des moyens d’aujourd’hui mais je peux vous témoigner que l’accueil des randonneurs était notre priorité. .Aujourd’hui, la montagne Corse est devenu un terrain de jeux pour les exploits sportifs (il n’y a plus que des courses de Trial) et le GR est totalement défiguré au niveau des bergeries et des refuges. Comme pour le Parc Marin c’est l’appât du gain qui a tout modifié . Cela ne dérange pas les responsables actuels du Parc qui sont bien informés de la situation ni même ceux de l’office de l’environnement de la Corse.. le parc régional de Corse es devenu un enjeu de pouvoir politique et la montagne Corse est en train d’être détruite sans que cela dérange nos dirigeants..
    peut être faudra t’il mettre un terme au GR pour que nos montagnes puissent se régénérer et retrouver un nouveau souffle.

  6. Jean-Baptiste

    Bonjour et merci pour ce point de vue.
    J’ai voulu traverser la Corse par le GR20 à l’été 2024. Je suis parti du Sud. J’ai été très surpris du monde sur les sentiers, une véritable autoroute. Et aussi de cette mentalité, dès que je parlais à quelqu’un il fallait que je réponde à la question du nombre de jours pour l’effectuer et que je me justifie car certains portaient des jugements, estimant que c’était trop long. Le respect semble aller vers ceux qui le font en moins de 8 jours.
    C’était l’été de l’épidémie de la gastro. Au bout de 3 jours je l’ai chopé… Malheureusement ? Pas tellement. Je suis descendu vers Cozzano et une fois les forces retrouvées, j’ai marché un peu sur le Mare a Mare jusqu’à Porticcio. Un randonneur sur le GR20 m’avait dit que c’était un ‘chemin de grand-mère’. J’y ai trouvé plus d’authenticité, de calme (2 autres randonneurs croisés en 3 jours…) et une vraie âme corse. Je garde encore un grand souvenir du repas et de la nuit chez Paul-Antoine à Guitera. Qui n’en avait pas grand chose à foutre du GR20 soit dit en passant, comme d’autres corses rencontrés.
    J’ai ensuite improvisé mes vacances, m’arrêtant à Ajaccio, Corte, en Balagne. Sans regrets quant au GR20, si je reviens en Corse ce sera pour la découvrir sportivement mais sur d’autres sentiers

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