La terre gronde sous nos pieds, l’eau jaillit, bouillonnante, surgissant des entrailles de la terre. Autour de nous : des champs de lave noire où seules les mousses d’un vert vif se distinguent dans les paysages. Les cascades ne laissent pas non plus de marbre : comment rester insensible devant cette démonstration de force de dame nature ? Bienvenue en Islande, les terres les plus étonnantes que nous n’ayons jamais explorées.
Sommaire
Infos pratiques :
- Se rendre en Islande
- Climat et territoire
- Voyager en stop
- Qu’est ce qu’on mange ?
- Budget
Notre itinéraire :
- Les cascades et sources chaudes du sud
- Le parc naturel de Skaftafell
- La péninsule de Snæfellsnes
- Le cercle d’or
Topos rando
Infos pratiques
Se rendre en Islande
Pour se rendre en Islande, il existe deux options. La première, la plus rapide et la plus pratique, est de prendre un vol direct depuis la France. De nombreuses compagnies opèrent des vols réguliers depuis les principales villes de France. Le vol dure environ 4h00. Les billets d’avion sont généralement assez abordables (contrairement à la vie sur place). Pour juin 2022, nous avions payé 150€/personne avec Transavia.
La deuxième option peut être intéressante si vous voyagez avec votre propre véhicule, van ou 4×4, et que vous voulez rester sur l’île pendant plus d’un mois. Vous pouvez emprunter le ferry Norröna qui part du nord du Danemark. Le trajet dure seulement deux jours ou cinq avec une escale aux îles Féroé. Les prix sont très variables, il faudra compter entre 500 et 1000€ pour un aller-retour pour deux personnes.



Climat et territoire
L’Islande est une île nordique dont le nom signifie littéralement « pays de glace ». On comprend vite pourquoi : plus de 10% du pays est constitué de glaciers ! Sa capitale est Reykjavik, elle abrite 2/3 de la population totale de l’île. La densité de population est d’ailleurs la plus faible d’Europe (3,4 hab./km2). Les paysages sont constitués en majeure partie de champs de lave, de côtes déchiquetés, d’immenses glaciers, de profonds canyons et de gigantesques cascades… On y trouve aussi des zones montagneuses, le point culminant étant à 2109 m d’altitude. L’île recense une très forte activité volcanique : on peut y observer des geysers, des sources d’eau chaude ou encore des éruptions régulières.
Le climat est froid et humide toute l’année. En effet, l’île est soumise aux vents polaires. Cependant, les températures hivernales sont rarement extrêmes. La pluviométrie, quant à elle, va de 500 mm/ an à plus de 2000 mm/ an, autant vous dire qu’il ne vaut mieux pas oublier la veste imperméable ! Plus concrètement, lors de notre venue (première quinzaine de juin 2022), nous avons eu de la pluie tous les jours. Le soleil a dû faire son apparition une fois, cela a duré 10 min… Nous avons certainement manqué de chance, mais la réputation de l’île n’est plus à faire et il est courant que la météo soit exécrable durant plusieurs jours, voire des semaines entières.
Il est possible de visiter l’Islande toute l’année. Chaque saison transforme le pays : en hiver, vous pourrez découvrir des paysages enneigés, observer des aurores boréales et profiter de la golden hour pendant les quelques heures de jour. En été, le soleil ne se couche pas, les paysages sont verdoyants et l’on peut randonner partout sur l’île. Il est possible de se rendre dans les hautes terres (le centre de l’Islande) accessibles uniquement en 4×4, qu’à partir de la fin du mois de juin, et ce, jusqu’au mois de septembre. En dehors de la période estivale, les pistes ne sont pas ouvertes et l’on ne peut donc pas visiter le centre de l’île.


Itinéraire
Les cascades et sources chaudes du sud
Nous arrivons à Reykjavik au beau milieu de la nuit même si le soleil de minuit est bel et bien là. Nous passons le reste de la nuit au camping de Reykjavik avant de prendre la direction du sud de la ville. Nous passons par le parc de Elliðaárdalur et ses airs de forêt enchantée avant de trouver une première âme charitable pour commencer ce voyage en stop. Un jeune américain nous conduit jusqu’à la petite ville Hveragerði d’où nous rejoindrons les célèbres sources d’eau chaude de Reykjadalur.




Reykjadalur
Nous empruntons le chemin classique long de 3 kilomètres pour nous rendre jusqu’aux fameuses sources. Sur place, il y a un peu de monde autour de la zone aménagée, mais il y a de quoi se trouver une petite place pour profiter des eaux brulantes. Celles-ci sont tellement chaudes que l’on devient rapidement rouge écrevisse. Après cette longue baignade qui nous détend après le long voyage de la nuit précédente, nous continuons notre chemin et gravissons un canyon peu commode afin d’atteindre un point de vue plus élevée sur la vallée. Nous retrouvons un sentier et retournons vers la ville non sans quelques accidents de pieds dans les boues brûlantes.
Quelques conseils pour bien profiter de Reykjadalur :
- Les touristes peuvent être nombreux, l’endroit est en effet très connu. La meilleure option est de s’y rendre le matin ou en fin de journée ou bien en plein milieu de la nuit en été !
- On peut lire sur internet que les Islandais se baignent nus dans les sources naturelles. En réalité, Islandais comme étranger tout le monde portait un maillot de bain lors de notre venue, n’oubliez donc pas votre maillot !
- Plus vous montez haut dans la rivière, plus l’eau sera chaude. Attention cependant à ne pas franchir les barrières de sécurité, car il y a risque de brûlures graves.
- Il fait très chaud dans l’eau, mais aussi très froid lorsqu’on en sort. Prévoyez de quoi vous sécher rapidement en sortant de l’eau.




Seljalandsfoss
Après une nuit humide, la tente plantée dans une tourbière, nous reprenons la route en direction de la célèbre cascade de Seljalandsfoss. Nous y ferons une courte randonnée qui permet de découvrir la cascade principale ainsi qu’une deuxième cascade située un peu plus loin : Gljúfrabúi. Celle-ci a la particularité d’être située dans un petit renfoncement… Si vous souhaitez la voir, il faudra accepter d’être mouillé !



Írárfoss
Nous repartons vers l’est et nous faisons un arrêt à Írárfoss, une jolie cascade isolée où nous avons pour seule compagnie quelques cavaliers et deux gentils chiens qui nous tiendront compagnie. Le ciel est particulièrement chargé et la route de terre rouge crée des contrastes particulièrement beaux. On vous conseille vraiment cette cascade, moins connue que celles des alentours.




Piscine de Seljavallalaug
Encore un petit coup de « stop » et nous voici à l’embranchement de la route qui mène vers la piscine d’eau chaude de Seljavallalaug. Pour y parvenir, nous traversons des champs de lupins, cette fameuse fleur violette qui sent un peu la lessive et forme d’immenses tapis colorés dans le paysage. On arrive au parking puis on emprunte un sentier qui remonte le lit de la rivière. Rapidement, nous arrivons à la piscine géothermique, un simple bassin blanc et un bâtiment qui sert de vestiaire. Petite déception, l’eau est froide, pas de chance sur ce coup-là ! Un petit chemin s’élève derrière le bâtiment de la piscine. Il mène à un point de vue sur un gigantesque canyon d’où on entend les cris d’oiseau résonner entre les hautes parois de pierre.
Skógafoss & Kvernufoss
Skógafoss est certainement la cascade la plus connue d’Islande. Sa taille et le débit de l’eau sont particulièrement impressionnants, on se sent vraiment ridiculement petit lorsqu’on se retrouve trempé par le souffle de la cascade. Malgré tout, Skógafoss ne nous aura pas laissé d’incroyables souvenirs. On aura finalement préféré sa petite sœur située à deux pas : Kvernufoss. Cette dernière est située au fond d’un vallon idyllique. La roche est creusée derrière elle ce qui permet de l’observer sous tous les angles.
Sólheimajökull
Petit arrêt à ce glacier que l’on n’avait pas forcément prévu d’aller voir. Il y a un petit chemin mène très rapidement au point de vue sur la langue glaciaire et sur le lac de fonte. On peut voir de nombreuses cordées de touristes partir en randonnée glaciaire avec des guides.
Phare de Dyrhólaey
Nous nous arrêtons ensuite à la pointe de Dyrhólaey. C’est un magnifique point de vue sur une immense plage de sable noir ainsi que sur des arches suspendues au-dessus de l’océan. C’est aussi le point le plus au sud de l’Islande ! On y a même aperçu quelques macareux, ce fameux petit oiseau au bec orange très répandu en Islande.
Vik
Nous arrivons enfin à la petite ville de Vik. La localité est toute petite, mais possède une magnifique plage de sable noir d’où nous pouvons observer les rochers découpés de la pointe. Ici encore, de nombreux macareux virevoltent dans les rochers, mais il est difficile de les voir de près, ceux-ci étant très farouches. Nous en profitons pour faire quelques courses au centre commercial Krónan où on appréciera les installations qui permettent de manger à l’abri des éléments et de faire réchauffer sa nourriture. L’église de Vik est également un incontournable : entourée de lupins, elle se dresse fièrement sur une petite butte au-dessus de la ville.
Thakgil
De Vik, nous partons à la découverte de Thakgil, une vallée reculée que l’on atteint par une longue piste (Kerlingardalsvegur) qui traverse des champs de lave à perte de vue. Les paysages sont complètement irréels ! Sur place, on trouve un petit camping et c’est surtout le départ pour une très belle randonnée qui monte jusqu’à un point de vue incroyable sur l’énorme vallée glaciaire du Huldujökull. Pour la petite anecdote, nous avons dû faire cette randonnée deux fois, car nous avons malencontreusement oublié une paire de bâtons de randonnée au point de vue tout en haut…
Nous vous préconisons de faire cette randonnée en aller-retour depuis le camping : nous avons essayé d’emprunter un chemin répertorié sur la carte qui part juste un peu avant le camping, mais celui-ci était impraticable en raison des rivières à franchir. Nous étions en juin et les cours d’eau étaient bien gonflés, peut-être que cette option est envisageable plus tard dans la saison.
Champs de lave de Mossy & canyon de Fjaðrárgljúfur
Sur la route numéro 1 qui fait le tour de l’île, les paysages se suivent, mais ne se ressemblent pas. Peu avant la ville de Kirkjubaejarklaustur, nous traversons des étendues de lave refroidie recouvertes de mousse d’un vert vif. Il est possible de s’arrêter à certains endroits aménagés pour y admirer les paysages et en apprendre plus sur cet étrange écosystème.
Ensuite, un arrêt s’impose au Fjaðrárgljúfur, un profond canyon dont on peut apercevoir la rivière qui serpente aux pieds des immenses parois. Un belvédère est rapidement accessible depuis le parking et permet d’admirer cette petite merveille de la nature.