Désert des Agriates : traversée intégrale par le litToral

Ce trek de quatre jours, hors des sentiers battus, relie Patrimonio à Saint-Florent en longeant l’un des littoraux les plus sauvages de Corse. Dès les premiers kilomètres, on quitte les vignobles paisibles pour gagner les falaises calcaires qui dominent la mer. Le sentier suit au plus près le rivage, offrant des panoramas spectaculaires sur les côtes découpées et des criques secrètes propices à la baignade.

On traverse ce territoire préservé jusqu’à rejoindre la mythique plage de Saleccia, large bande de sable blanc bordée d’une mer turquoise.

Recommandations générales

• Pour découvrir Patrimonio et ses alentours (village de Nonza, Bastia, l’Ile Rousse…) avant de partir à l’aventure, nous vous recommandons d’y passer quelques nuits. (30% de réduction sur cet hébergement en nous mentionnant).
• Pas d’eau dans le désert des Agriates. La source indiquée sur certaines cartes est anecdotique (2 à 3 cl par minute).
• La réchappe est impossible des que l’on dépasse le dernier parking de la Roya. (Sauf en pleine saison avec le Popeye ou les navettes en 4×4 depuis Casta).
• Un bras de mer est à traverser, il est généralement peu large et peu profond. Il doit susciter une attention particulière par mauvais temps (courants possibles).
• En saison, possibilité de faire un ravitaillement sommaire au camping de Saleccia.
• En période estivale, se renseigner sur les fermetures du désert des Agriates dues risque d’incendie élevé.
• Le camping sauvage est interdit sur l’itinéraire. (Bivouac inclu)
• Pas de poubelle présente sur l’itinéraire après Saint Florent. Il faudra rapporter tous vos déchets.
• La cueillette de végétation est interdite. C’est un environnement fragile !

Météo en Corse

La Corse bénéficie d’un climat méditerranéen, avec des étés chauds, secs et ensoleillés, en particulier sur le littoral nord-ouest où se déroule ce trek. Entre juin et septembre, les températures diurnes dépassent fréquemment les 30 °C, avec peu d’ombre sur les sentiers exposés du désert des Agriates. Les nuits, plus douces, restent souvent au-dessus de 18 °C. Le soleil y est intense, et combiné à l’absence de points d’eau sur une bonne partie du parcours, l’hydratation est une priorité.

Longez le littoral méditerranéen en suivant la partie la plus sauvage des côtes de la Corse. Effleurez les falaises de grès et gravissez-les pour surplomber la mer. Marchez sur le sable fin, découvrez des plages mythiques ainsi que des criques idylliques. Traversez un désert où la nature est exemplairement conservée tout en découvrant le patrimoine Corse.

Étape 1 : Patrimonio – Saint-Florent

L’étape démarre à Patrimonio, connu pour ses vignobles et son église baroque, avant de s’engager sur des sentiers qui descendent doucement vers la mer. Très vite, le paysage change : la végétation des terres laisse place à des falaises calcaires blanches qui tombent abruptement dans une mer bleu profond. Cette étape me rappelle le Selvaggio Blu…

Points d’intérêts de l’étape

• Les Nuits de la Guitare de Patrimonio en été.
• Le vignoble de Patrimonio et la route des vins.
• Possibilité de pratiquer (ou d’essayer) le plongeon à la plage des Catarelli. (3 à 30 mètres.)
• Multitude de plages de sable ou de rochers dans les criques « secrètes » du sentier mène à Saint-Florent.
• L’église baroque, le jardin delhaire ou la Maison des vins, jardin ampélographique.
• La citadelle de Saint Florent, et son .
• Coucher de Soleil de Saint-Florent et animations diversifiées durant l’été.
• Plusieurs boulangeries, glaciers et restaurants se trouvent dans les ruelles parallèles au port de Saint-Florent.

Recommandations de l’étape

• A noter que cette étape passe par un terrain de vignoble privé (mais ouvert) dont le passage est « toléré ».
• Comme dans beaucoup d’endroits en Corse, il n’existe pas d’autorisation officielle pour camper, mais une forme de tolérance repose sur la confiance et le respect mutuel. Une bonne entente avec les habitants prévaut tant que chacun fait preuve de discrétion et de bienveillance. Pour que cela puisse perdurer, évitez de camper sans avoir demandé l’accord du propriétaire, et bien sûr, ne laissez aucun déchet derrière vous. À noter : depuis que nous avons effectué ce passage, un panneau d’interdiction a pu être installé. Le cas échéant, il faudra emprunter le bord de la route sur environ deux kilomètres.
• Possibilité de loger en camping à Saint Florent, ou en logement plus confortable.
• Ravitaillement possible à Saint-Florent.
• Bivouac ou camping sur la plage (hors d’un camping) interdits.

Étape 2 : Saint-Florent – Plage de Saleccia

Entre Saint-Florent et Saleccia, le sentier suit une côte sauvage où le maquis rencontre la mer turquoise. Les paysages alternent végétation dense, criques et plages isolées. C’est une étape riche en panoramas ouverts et en nature préservée.

Point d’intéret de l’étape

• La tour de Fornali
• La tour de la Mortella. Il s’agit d’une tour construite en 1564 détruite par la flotte anglaise de Nelson en 1794. Ici, vous êtes à un emplacement stratégique choisi par les génois pour défendre et surveiller la baie de Saint-Florent.
• Ce désert est un espace protégé. Consulter le site du conservatoire du littoral.
• Une multitude de criques idylliques et de nombreuses plages type carte postale. La plage de la Roya, du Fiume Santu…
• Le Sémaphore en contre haut de la tour de la Mortella, il est construit en 1862 et demeure le dernier sémaphore de France à avoir conservé le système de signalisation Dupillon.
• La plage du Lotu et la fameuse plage de Saleccia. Un gros arbre sinueux vous accueille à l’entrée de cette plage mythique et naturelle

Le chardon bleu des sables, nommé aussi chardon maritime, chardon des dunes ou panicaut maritime est une plante endémique et protégée de Corse. C’est l’emblème du Conservatoire du littoral. Son environnement est fragile, piétiné par les vacanciers et détruit par la construction immobilière sur le littoral. Appréciez-les dans ce cadre naturel et laissez-vous bercer par la douceur des vagues transparentes et du sable fin.

Recommandations de l’étape

• Si vous souhaitez abréger cette magnifique étape, il est possible de rejoindre la plage du Lotu depuis Saint Florent par un service de taxi boat : le Popeye. Il s’agit d’une plage située à une heure de marche de celle de Saleccia.
• En saison uniquement, Le taxi boat peut servir aussi de « réchappe » du désert des Agriates en cas de besoin. Nous vous suggérons fortement d’enregistrer son numéro avant de partir !
• Une autre possibilité de réchappe se trouve au camping de Saleccia. Il faudra contacter un service de navette 4×4 qui pourra vous emmener à Casta, et pour le reste il faudra le faire en stop !
• La fameuse traversée du bras de mer est dans cette étape (la magnifique plage du Fiume Santu ). Mais pas d’inquiétude, il n’est généralement pas bien large, quelques mètres suffiront pour le franchir. Attention en cas de mauvais temps, il pourrait y avoir du courant.
• Enfin, après avoir rejoins l’extrémité Ouest de la plage vous trouverez le camping de Saleccia en parcourant 300 mètres dans la direction des terres. Il dispose d’un bar, d’une épicerie et d’un service de restauration.

Cette plage fut choisie pour représenter le débarquement des alliés en Normandie dans les séquences du film « Le Jour le plus long » de 1961.
En 1960, les Américains jugeaient que les côtes normandes étaient déjà trop urbanisées pour y tourner les scènes du débarquement.

Étape 3 : Plage de Saleccia – Ghignu

Entre Saleccia et Ghignu, le sentier traverse une portion plus isolée du désert des Agriates. La mer reste proche, bordée de maquis et de dunes, tandis que le chemin alterne sable, roche et végétation basse. À l’écart des foules, la plage de Ghignu offre un bivouac paisible dans un décor sauvage, entre montagne et Méditerranée.

Point d’intéret de l’étape

• Partie la plus sauvage du trek, peut être de Corse… Encore des côtes magnifiques.
• les pagliaghji, ces constructions vernaculaires Corses qui sont à l’origine destinée à abriter la paille. Ce nom désigne désormais toutes les petites constructions traditionnelles en pierre disséminées dans les plaines qui étaient auparavant agricoles. On en trouve un peu partout sur l’île mais leur présence est particulièrement remarquable dans le désert des Agriates en raison de la conservation du lieu.
• Vous pouvez passer la nuit dans ce type de constructions traditionnelles restaurées : les Paillers de Ghignu. Attention, une réservation est nécessaire !

Recommandations de l’étape

• Cette courte étape peut être cumulée avec la précédente ou la suivante. Néanmoins, vous pouvez choisir de faire peu de kilomètres pour ce troisième jour et profiter des plus belles plages de Corse.
• Ne pas sous-estimér l’étape en été. Le sentier emprunte de longues portions de sable mou, rendant la progression éprouvante. Sous une chaleur écrasante et sans ombre, la végétation rase n’offre que peu de répit : pourquoi ne pas avancer lentement, se baigner et bien s’hydrater ?
• Peu avant la plage de Ghignu, vous trouverez la seule source d’eau douce située au bord de l’eau, sur la plage de galet. Portant le nom de « source précieuse », vous comprendrez pourquoi en voyant la quantité d’eau qui s’en écoule (3cl/minutes). Il peut être nécessaire de remplir la gourde à cet endroit… Attention, elle peut être tarie !

Les vaches du désert des Agriates

Lors de votre traversée du désert des Agriates, vous croiserez forcément des vaches corses. Petites, efflanquées et bien adaptées à la rudesse du terrain, elles n’hésitent pas à s’installer en plein milieu du chemin. Comme le maquis est souvent dense et difficile à traverser, il est parfois impossible de les contourner. Dans notre cas, nous avons réussi à les faire bouger en lançant de grands « Yaaaahhhh » ou « Brrrrriiii » bien sonores. Toutefois, mieux vaut rester prudent : une vache, visiblement agacée par des randonneurs un peu trop pressants, n’a pas hésité à charger. Mieux vaut donc garder ses distances… et son calme.

Étape 4 : Ghignu – L’Ostriconi

Cette dernière journée longe les côtes sauvages du désert. Aujourd’hui, peu de plages de sable blanc mais de nombreuses petites criques rocheuses jonchées de bois flottés aux formes étranges. À la fin de cette étape, nous nous éloignons un peu des côtes en marchant plus dans les terres. Quelques petits sommets optionnels permettent alors de prendre un peu de hauteur et d’apprécier un panorama bien mérité. L’été, nombreux sont les yatchs et les voiliers qui viennent profiter du calme de ces criques.

Ce sentier de terre, de sable fin puis de roches granitiques ne nous ménage pas. Vous terminerez ce trek par l’une des plus belles plages de la Balagne : la plage de l’Ostriconi (consulter l’article de la Balagne). Plage de sable, longue de plus d’un kilomètre, c’est un véritable dépaysement. Cinq-cents mètres dans les terres se trouve un camping dans une pinède avec une épicerie, un bar, un restaurant et une pizzeria, miam !

Points d’intéret de l’étape

• Profiter de la plage de l’Ostriconi, surveillée en été.
• Des panoramas plus aériens, un sommet.

Recommandations de l’étape

• Possibilité de se reposer au camping de l’Ostriconi pour profiter de l’une des plus belles plages de Corse.
• En cas de coup de vent et sans surveillance, la baignade est déconseillée en raison de forts courants.